La conception du nouve orgue

Financé à l’époque par un mécène, Madame Charles Goguel (derrière ce nom marital se cache le doux patronyme d'Hortense Calame), l’orgue fut réalisé en 1907 par la maison Cavaillé-Coll, reprise à l’époque par le facteur Mutin, qui dominait le marché de l’orgue symphonique.

La tendance -universelle jusque dans les années 60- fut "d’améliorer" ce type d’instrument par des remaniements successifs. L’objectif était de tout jouer. Cet orgue n’y a pas échappé. Le résultat fut de le priver de toute personnalité.

«Force est de constater que les travaux de 1966 ont été malheureux. L’orgue de Mutin n’était probablement pas un chef d’œuvre, ni le plus bel orgue de la capitale, mais il avait une cohérence technique et musicale et une qualité de réalisation qu’il a malheureusement perdues.» constatait l’expert sollicité en octobre 2002.

Suivant sa préconisation, un appel d’offres sur performances (dans lequel on sollicite l’inventivité et non une réponse financière à un cahier des charges) a été lancé en 2004 à trois facteurs d’orgue.

Les propositions devaient s’avérer réalistes et raisonnables, préserver le buffet d’origine qui coiffe la chaire, retrouver l’esthétique sonore de l’Est de l’Allemagne au XVIIIe siècle.

Après examen des projets, la commission des organistes du temple a émis le souhait que cette reconstruction soit confiée à Quentin Blumenroeder.

Jeune facteur extrèmement doué, responsable de l’entretien du Grand-orgue Silbermann de l’église Saint-Thomas de Strasbourg, l’orgue le plus symbolique d’Alsace, Quentin Blumenroeder a achevé en 2004 un instrument à Plaine de Walsch, en Lorraine, dont les sonorités sont très riches mais jamais tape-à-l’œil et qui correspondaient très bien dans l'esprit au projet du Temple du Foyer de l’Âme, qui a plus que tenu ses promesses!

Plus récemment, l'atelier s'est vu confier le relevage exemplaire de l'orgue historique de Marmoutier.